Johann Jacob Froberger

Date de naissance 19.5.1616 à Stuttgart, Baden-Württemberg, Allemagne

Date de décès 7.5.1667 à Héricourt, Franche-Comté, France

Johann Jakob Froberger

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Johann Jakob Froberger
Partition autographe de 1649

Activité principale compositeur, organiste et claveciniste
Style musique baroque

Johann Jakob Froberger est un musicien, compositeur, organiste et claveciniste, allemand, né à Stuttgart (Wurtemberg) le 18 mai 1616 et mort le 7 mai 1667 à Héricourt (près de Montbéliard), alors dépendant du Duché de Wurtemberg. Il occupe une place particulière dans la musique européenne de son temps, ayant été plus qu'aucun autre en contact direct avec les plus importantes traditions nationales : italienne, française, germanique, néerlandaise et anglaise. Véritable organisateur de la suite de danses, il est compté au nombre des plus importants compositeurs allemands du XVIIe siècle, en ce qui concerne les instruments à clavier.

Biographie

Fils d'un maître de chapelle à la cour du Wurtemberg, il fait ses études dans sa ville natale, puis, introduit par l'ambassadeur de Suède, parvient à entrer à Vienne au service de l'empereur d'Autriche Ferdinand III, monarque passionné d'art et de musique. Très vite, en 1637, celui-ci lui accorde un congé pour se rendre en Italie et y parfaire ses connaissances auprès du fameux organiste de la basilique Saint-Pierre de Rome, Girolamo Frescobaldi, dont la renommée est très grande dans toute l'Europe. Froberger, qui est luthérien d'origine se convertit au catholicisme, condition sine qua non pour pouvoir se rendre dans la capitale de la papauté. Cette possibilité doit être considérée comme une faveur insigne au moment où le Saint-Empire se débat dans les grandes difficultés nées de la guerre de Trente Ans.

Il passe quatre années auprès du maître, se pénétrant de son enseignement et composant, à son instar, des uvres dans la tradition italienne : canzone, toccate, partite, ricercari, capricci, fantasie. Il revient à Vienne de 1641 à 1645, puis retourne à Rome ou il fréquente le savant jésuite allemand Athanasius Kircher et probablement Carissimi. Il passe à Florence, à Mantoue.

Il revient à nouveau en 1649, mais reprend très vite la route, souvent de façon aventureuse et risquée, cette fois vers les Pays-Bas espagnols (l'actuelle Belgique : l'archiduc Léopold, frère de Ferdinand III en est le gouverneur), Bruxelles, Paris, Londres. Cet artiste, dont le caractère facile et enjoué semble être une des qualités, se lie d'amitié avec le savant hollandais Constantijn Huygens, avec les luthistes et les organistes-clavecinistes français : Blancrocher, Dufault, Denis Gaultier, Roberday, Louis Couperin, les Richard, etc. À leur contact, il s'initie à la manière française (le « style brisé ») et à la suite de danses dont la structure est en train de se formaliser. En 1652 - on est en pleine Fronde - un grand concert est donné en son honneur à Paris.

On le retrouve à Vienne en 1653. C'est à cette même époque qu'au cours d'un passage à Dresde, il participe à une joute musicale avec Matthias Weckmann, qui restera son ami et avec qui il entretiendra une correspondance suivie.

La mort de son protecteur et ami Ferdinand III survient en 1657 : cette mort consterne Froberger qui compose à cette occasion pour le clavecin une remarquable « lamentation » à la mémoire du défunt. Dès 1658, il quitte Vienne et se met au service de la cour de Wurtemberg : la princesse Sybilla est une amie d'enfance, ancienne élève de son père, amie des arts et musicienne avertie. Il devient donc professeur de clavecin de sa protectrice, qui lui porte beaucoup d'estime et d'admiration. Il s'installe au château d'Héricourt (dépendance à cette époque du Wurtemberg), fait d'autres voyages (il parvient à Londres en 1662 dans un état de pauvreté total, s'étant fait voler pendant le voyage....et actionne des soufflets d'orgue pour gagner un peu d'argent[1]) ; il rencontre Huygens en 1665 à Mayence. Il meurt subitement à Héricourt en 1667 pendant les Vêpres.

Son uvre

Son uvre (essentiellement sous forme de manuscrits) est dédiée à l'orgue et, surtout, au clavecin. Elle comprend de nombreuses pièces de forme italienne dans un style proche de Frescobaldi et plusieurs dizaines de suites de danses dont certaines sont vraisemblablement perdues (il existe à Vienne deux manuscrits superbement décorés, dédiés à l'Empereur et titrés « Libro Secundo 1649 » et « Libro Quarto 1656 » : il y manque, au moins, les numéros 1 et 3).

Froberger participe activement à la mise en forme de la suite de danses et à sa diffusion en Allemagne. Alors que les manuscrits (non autographes) de Louis Couperin, mort en 1661 et les 2 recueils de Chambonnières imprimés en 1670 rangent les pièces par genre ou sans ordre bien défini, les suites de Froberger sont organisées : d'abord trois danses avec quelques doubles: Allemande, Courante et Sarabande, auxquelles s'ajoute plus tard la Gigue. Cette structure devient la base de la suite classique.

S'il n'est pas le premier musicien européen à voyager : les échanges sont nombreux depuis la Renaissance entre les pays du nord et l'Italie en particulier, Froberger est le musicien le plus cosmopolite de la période baroque naissante : l'Espagne mise à part, il a été en contact avec tous les milieux musicaux de son époque, il en a assimilé les styles et les formes et son uvre pour les instruments à clavier est une véritable synthèse des traditions italienne, française, anglaise, néerlandaise et germanique,

Froberger est également un artiste sensible, qui « invente » la musique à programme : de nombreuses pièces initiales de ses suites évoquent, dans leur titre et dans leur écriture, ses aventures personnelles, ses états d'âme. Jean-Sébastien Bach, entre autres compositeurs, avait pour lui une grande estime.

Discographie

  • Suites, toccatas et fantaisies pour clavecin par Gustav Leonhardt.
  • Intégrale de l'uvre pour clavecin par Bob van Asperen.
  • Pour passer la mélancolie par Bob van Asperen (sacd).
  • Suite de clavecin et Toccatas par Christophe Rousset.
  • Musique allemande pour clavecin des compositeurs avant Bach par Jacques Ogg (Dietrich Buxtehude, Johann Jacob Froberger), édition Globe, paru en décembre 1990
  • intégrale de l'uvre pour clavier (orgue et clavecin) par Richard Egarr, édition Globe - 4 volumes de 2 CD.
  • "pièces de clavecin" par Blandine Verlet édition ASTREE, CD paru en 1989
  • "Froberger ou l'intranquillité" par Blandine Verlet édition ASTREE/Naïve, CD paru en 2000.
  • pièces pour le clavier par Davitt Moroney Orgue Dallam - Lanvellec. collection Tempéraments. CD paru en 1996
  • "Harpsichord Music" par Lars Ulrik Mortensen, clavecin Thomas Mandrup Poulsen (1984) d'après Ruckers. enregistré en 1990. Kontrapunkt 32040
  • Concert à la cour des Habsbourg; Ensemble Stravaganza, 1 CD chez Aparté par Thomas Soltani. CD paru en 2012

Écouter

Articles connexes

  • Écoles allemandes d'orgue

Liens externes

Notes et références

  1. Roland de Candé-La Musique, 1969, page 280
Dernière modification de cette page 05.04.2014 17:15:47

Récupérée de Johann Jakob Froberger de l'encyclopédie libre Wikipedia. Tous les textes sont disponibles sous les termes de la Licence de documentation libre GNU.