Ernest Chausson

Ernest Chausson - © Cabinet card photo by P. Frois, Biarritz (France), ca. 1885, Bibliothèque nationale de France

Date de naissance 20.1.1855 à Parigi, France

Date de décès 10.6.1899 à Limay, Île-de-France, France

Ernest Chausson

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Ernest Chausson (né à Paris le 20 janvier 1855 et mort à Limay le 10 juin 1899) est un compositeur français.

Biographie

Amédée-Ernest Chausson est né au 12 rue Pierre-Chausson, le passage qui porte le nom de son grand-père paternel qui possédait des terrains dans ce 10e arrondissement de Paris. Du côté de son père, ses ancêtres, originaires de Seine-et-Marne, étaient des maçons, menuisiers, entrepreneurs de bâtiments et de travaux publics qui s'étaient enrichis avec l'expansion de Paris. Du côté de sa mère, les Levreau, on trouve des cultivateurs de l'Oise et un notaire. La richesse bourgeoise de sa famille lui a permis de se consacrer entièrement à la musique.

Ses deux frères aînés étant morts jeunes, il vit une enfance solitaire dans le quartier Saint-Michel. Son éducation est confiée au précepteur Léon Brethous-Lafargue, auteur de romans et de poésies. Il part en vacances à Trouville, Biarritz, Rome, Londres. Il devient licencié en droit en mars 1876 et avocat-stagiaire en mai 1877. Il fréquente le salon de Mme Berthe de Rayssac à partir de 1875 environ. Il se passionne pour les arts, notamment la littérature, la peinture, et la musique.

Au printemps 1878 sont publiées ses trois premières partitions : Sonatine pour piano à 4 main, Chanson, et L'âme des bois. Vers la fin de l'année 1878, il commence à prendre des leçons dans la classe de Jules Massenet au Conservatoire de Paris, d'abord en auditeur libre, puis en tant qu'élève officiel, de fin 1880 à juillet 1881. Pendant les vacances d'été de 1879, il voyage en Allemagne, et assiste aux représentations du Vaisseau Fantôme et de la Tetralogie de Richard Wagner. Chausson reviendra souvent à Bayreuth, assistant, par exemple, à la création de Parsifal. On dira même que Chausson est un Wagner français, ce qui n'est pas tout à fait vrai ; Chausson lui-même écrira un jour « Il faut se déwagnériser »[1]. Il rencontre Vincent d'Indy en cet été de 1878, qui est alors également en vacances en Bavière, et qui restera un ami très proche. Bien plus tard, ce dernier terminera le quatuor opus 35 de Chausson, pour sa publication à titre posthume. Chausson complète ses études de musique, avec César Franck, l'organiste de Sainte-Clotilde. En mai 1881, poussé par Massenet, Chausson passe le concours d'essai pour le Prix de Rome, mais c'est un échec.

En mai 1882, Chausson participe à la création de l'Union des Jeunes compositeurs, mais cette association ne dure pas, et Chausson rejoint bientôt la Société nationale de musique (SNM), qui présentera ses mélodies de l'opus 2, le 23 décembre 1882.

Il épouse Jeanne Escudier le 19 juin 1883, à la mairie du 8e arrondissement, ils auront cinq enfants. Ernest Chausson sera très heureux dans sa vie familiale. Albert Besnard exécutera en 1891 un portrait du couple.

Il est devenu, par les deux sœurs de son épouse, beau-frère de l'artiste peintre Henry Lerolle, et de l'industriel et mécène Arthur Fontaine, ce qui l'ouvrira à des fréquentations artistiques plus vastes.

Avec ses amis musiciens, d'Indy, Husson, et Duparc, il donne un nouvel élan aux Concerts populaires de Jules Pasdeloup, en s'engageant artistiquement et financièrement.

En novembre 1886, à la SNM, Franck, d'Indy et Chausson poussent à la démission Saint-Saëns et Romain Bussine. Chausson en devient secrétaire, et prend ce rôle très à cœur, écrivant un volumineux courrier, et apportant son soutien financier. Il reçoit chez lui, dans son hôtel particulier du 22 boulevard de Courcelles, nombre d'artistes majeurs de son temps, notamment Paul Dukas et Claude Debussy, avec qui il se lie d'amitié, ainsi que le peintre Eugène Carrière qui réalise un portrait de famille, que le compositeur placera dans son cabinet de travail, au-dessus du piano[2]. C'est à deux autres peintres Maurice Denis et Odilon Redon qu'il confie la décoration de sa demeure. Chausson compose des œuvres courtes, telles que des chansons, et aussi des œuvres plus longues, telles que sa symphonie en si bémol majeur, et surtout un opéra, Le Roi Arthus, dont il rédige aussi le livret en 1885-86, et dont la musique lui demande sept années d'efforts, de 1887 à 1894.

Le 10 juin 1899, à Limay, il tombe de vélo et meurt sur le coup, la tempe ensanglantée. Il a 44 ans. Son quatuor à cordes était presque terminé. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, division 67, chemin Hautoy.

Œuvres

La liste complète des œuvres d'Ernest Chausson fait l'objet d'un article spécial. Relativement modeste, elle comprend 39 numéros d’opus et 24 œuvres sans numéro d’opus. Parmi les plus connues, citons :

  • Poème pour violon et orchestre, op. 25
  • Son unique symphonie, en si bémol majeur, op. 20
  • Son unique opéra, Le Roi Arthus, op. 23, représenté pour la première fois le 30 novembre 1903 au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles.
  • Poème de l'amour et de la mer, pour voix et orchestre, op. 19
  • Le Concert en ré pour piano, violon et quatuor à cordes, op. 21.

Notes et références

  1. Jean Gallois, Ernest Chausson, Paris, Fayard, 1994, page 197.
  2. Aujourd'hui conservé au musée des beaux-arts de Lyon

Bibliographie

  • Charles Oulmont, Musique de l'amour. I. Ernest Chausson et la « bande à Franck », coll. « Temps et visages » nouvelle série, Desclée de Brouwer et Cie, 1935.
  • Paul-Gilbert Langevin, Musiciens de France, la génération des grands symphonistes, La Revue Musicale, Paris, 1979.
  • Jean Gallois, Ernest Chausson, Paris, Fayard, 1994.
  • Numéro 'Ernest Chausson', Ostinato rigore. Revue internationale d'études musicales 14, Paris, Jean-Michel Place, 2000.
  • Numéro spécial consacré à Ernest Chausson, La Revue Musicale, Editions Richard Masse, 1925.

Pour découvrir Chausson

Articles connexes

  • Trio Chausson

Liens externes

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