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Musicien

Yusuf Islam

Date de naissance 21.7.1948 à London, Grande-Bretagne

Alias Cat Stevens
Steven Demetre Georgiou
Yusuf

Cat Stevens

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Steven Demetre Georgiou, dit Cat Stevens, est un chanteur, musicien et auteur-compositeur britannique né le 21 juillet 1948 à Londres. Après avoir rencontré un grand succès dans les années 1970, il se convertit à l'islam en décembre 1977[1] et prend le nom de Yusuf Islam. Il abandonne la musique pour se consacrer à diverses causes philanthropiques. Toutefois, il revient à la musique dans les années 1990 et entame, en 2010, une tournée internationale.

Biographie

Carrière musicale

Steven Demetre Georgiou est né le 21 juillet 1948 à Marylebone à Londres d’un père grec chypriote et d’une mère suédoise. Il fait ses études dans une école catholique, et il en gardera un fort mysticisme. Son père, Stavros Georgiou (1900–1978) et sa mère Ingrid Wickman (1915–1989), dirigent un restaurant et toute la famille vit au-dessus de l'établissement. Steven a un frère et une sœur aînés, David et Anita. Sous l’influence de ses parents, il pratique très tôt la musique, tout d’abord le piano, puis la guitare. À 16 ans, il joue le soir dans les bars, où il se fera connaître, et à 17 ans il entre dans une école d’arts graphiques.

À 18 ans, il se présente chez le producteur Mike Hurst qui lui demande de lui montrer ses compositions. Tout de suite conquis, Hurst veut connaître son nom[réf. nécessaire], il répond : « My name is Steven but they call me Cat » (ce surnom lui aurait été donné par une fille parce qu’elle trouvait qu’il avait des yeux de chat)[2]. C’est désormais sous le nom de Cat Stevens qu’il sera connu.

Dès 1966, il publie un grand nombre de chansons. Il connaît rapidement le succès et la célébrité avec son premier titre, I Love My Dog. Il sort en 1967 son premier album Matthew and Son, avec les chansons "Here Comes My Baby" et "Portobello Road" écrite avec l'aide de Kim Fowley. New Masters, sorti la même année, contient la chanson The First Cut Is the Deepest, dont P. P. Arnold fera un tube.

La carrière de Cat Stevens est interrompue en 1969, lorsqu'il contracte la tuberculose, qui l'oblige à une convalescence de plus d'un an : cette maladie aura une influence durable en le dirigeant vers ses premières réflexions existentielles et métaphysiques[3]. Il signe chez Island Records en 1970 et multiplie les succès, avec plusieurs hits comme Sad Lisa, Wild World ou Lady D'Arbanville, écrites en hommage à sa petite amie du moment, l'actrice Patti D'Arbanville[4]. Sur son album retour après sa longue convalescence Mona Bone Jakon sorti en 1970, on peut retrouver Peter Gabriel à la flûte sur la chanson Katmandu. Puis sur l'album à succès, Teaser and the Firecat publié en 1971, Rick Wakeman fait une brillante performance au piano sur la pièce Morning Has Broken qui est une pièce traditionnelle sur un poème d’Eleanor Farjeon. En 1971, il compose l’intégralité de la bande originale du film Harold et Maude de Hal Ashby, qui compte des chansons telles que Don't Be Shy, Trouble ou encore If You Want to Sing Out. En douze ans de carrière il aura vendu 60 millions d'albums.

En 1978, après sa conversion à l’islam, il abandonne sa vie de pop star. Il expliquera cette éclipse quelques années plus tard : « Je voulais en finir avec la vie de popstar. Je voulais apprendre, étudier, vivre et profiter d’une liberté que je n’avais jamais connue auparavant[5]. » L'islam aurait aussi joué un rôle important dans sa décision d'arrêter la musique[5] : « J’ai trop longtemps écouté certaines voix conservatrices pour lesquelles l’utilisation d’instruments de musique est prohibée dans le Coran. »

Environ trois décennies après avoir abandonné la vie d’artiste, Cat Stevens reprend le chemin de la musique en 2001 : après que son fils eut amené une guitare chez lui, Cat Stevens se remet à jouer comme si « c'était la première fois »[2]. Le chanteur britannique décrit ainsi une sorte de révélation : « J'ai réalisé qu'il n'y avait pas de contradiction entre mon passé et mon présent. L'inspiration est revenue. » Sur la lancée de cette redécouverte, il enregistre en 2006 un nouvel album qui vise à favoriser la compréhension entre les musulmans et l’Occident[6].

En 2001, chacun de ses albums Catch Bull at Four (1972) et Buddha and the Chocolate Box (1974) avaient cumulé des ventes à plus d’un million d’exemplaires aux États-Unis, Tea for the Tillerman (1970) et Teaser and the Firecat (1971) à plus de trois millions[7].

Conversion à l'islam

Alors qu'il a une vingtaine d'années, Stevens, nageant seul à Malibu, Californie, est emporté vers le large par un fort courant. Se voyant perdu, il dit alors « God, if you help me, I’ll work for you » (« Mon Dieu, si vous m'aidez, je travaillerai pour vous »)[8]. Au moment où il prononce ces mots, une vague le repousse vers le rivage. S'estimant miraculeusement sauvé, il se met en devoir d'honorer sa promesse et entame une recherche spirituelle. Au début des années 1970, il s'intéresse au Zen et au Yi Jing, à la numérologie, au tarot et à l'astrologie. Il se tourne également vers la Bible[8].

Son frère, David, qui visite Jérusalem et qui connaît l'intérêt de Steven pour les religions, lui en rapporte une traduction du Coran. Cat Stevens lira alors beaucoup sur l'islam et sera définitivement convaincu : « Je réalisai alors que celle-ci était la vraie religion »[8]. Il se tourne finalement entièrement vers l'islam, choisit de renoncer à sa vie d’artiste folk et prend le pseudonyme de Yusuf Islam en décembre 1977[8]. Il épouse Fauzia Mubarak Ali le 7 septembre 1979 à Londres à la mosquée de Regent's Park. Il vit aujourd’hui au Royaume-Uni avec sa femme, ses filles et son fils. Il participe à des mouvements musulmans (il a fondé une association d’aide aux musulmans) et continue à chanter principalement des chansons religieuses (anasheed), ainsi que pour des opérations caritatives (comme pour le tsunami de 2004). Sa conversion l’amène à se questionner sur la compatibilité entre le business musical et la pratique rigoureuse de l’islam. C'est pourquoi il arrête pendant des années de chanter des chansons autres que religieuses.

De 1989 à 2006, plusieurs controverses médiatisées l'obligent à se défendre contre l'accusation d'avoir une pratique radicale de l'islam. L'entrée aux États-Unis lui est refusée en 2004 car son nom est sur la liste noire de ce pays. Après vérification, il s'avérera qu'il s'agissait d'un homonyme. Il y est de nouveau admis en 2006.

Retour à la musique

Cat Stevens revient à la musique à partir des années 1990. En 1995, il sort son premier album sous le nom de Yusuf Islam : The Life of the Last Prophet (en). Il sort en 2000 un album pour enfants, A Is for Allah. Six ans plus tard paraît An Other Cup, son premier album pop depuis 1978, suivi de Roadsinger en 2009.

Il déclare : « Lorsque j'ai vu Leonard Cohen se lancer dans une tournée mondiale, je me suis dit : « Pourquoi pas moi ? » Cela a créé une certaine émulation. Nous avons le même agent qui a achevé de me convaincre[9]. »

À l'occasion des révolutions dans les pays arabes, Yusuf Islam écrit une chanson en hommage aux insurgés (My People)[3], qu'il décrit comme une « façon d'apporter mon soutien à tous les peuples qui tentent d'obtenir leur liberté en refusant de vivre sous des régimes répressifs. » Cette chanson, mise gratuitement en ligne[5], créée grâce au concours de milliers d'internautes qui, sur Facebook, ont posté leur enregistrement du refrain[2], contributions ensuite intégrées à l'enregistrement final de la chanson, représente « un message adressé au monde ».

En 2011, il participe au festival Mawazine à Rabat au Maroc.

En 2012, il prépare sa comédie musicale Moonshadow en Australie.

En 2014, il est intronisé au Rock And Roll Hall Of Fame lors d'une cérémonie le 10 avril, en même temps que les groupes Nirvana et Kiss et de l'ex-chanteur de Genesis, Peter Gabriel[10].

En 2015, il se lance dans une tournée internationale à travers l'Europe et les Amériques.

Discographie

Sous le pseudonyme de Cat Stevens

Albums

  • 1967 : Matthew and Son - Avec John Paul Jones et Nicky Hopkins.
  • 1967 : New Masters
  • 1970 : Mona Bone Jakon - Avec Peter Gabriel
  • 1970 : Tea for the Tillerman
  • 1971 : Teaser and the Firecat - Avec Rick Wakeman
  • 1972 : Catch Bull at Four
  • 1973 : Foreigner
  • 1974 : Buddha and the Chocolate Box (en)
  • 1974 : Saturnight (en concert, enregistré en 1974)
  • 1975 : Numbers
  • 1977 : Izitso
  • 1978 : Back to Earth
  • 2004 : Majikat (en concert, enregistré en 1976)

Singles

  • 1967 : Matthew and Son / I Love My Dog / A Bad Night / The Laughing Apple
  • 1967 : I’m Gonna Get Me a Gun
  • 1967 : A Bad Night
  • 1967 : Kitty
  • 1967 : The First Cut Is the Deepest
  • 1968 : Lovely City (When Do You Laugh?)
  • 1968 : Here Comes My Wife / It’s a Super (Dupa) Life / I’m Gonna Get Me a Gun / School Is Out
  • 1969 : Where Are You / The View from the Top / Time-Fill My Eyes
  • 1970 : Lady D'Arbanville / Wild World / Rubylove / Longer Boats
  • 1971 : Sad Lisa
  • 1971 : Moonshadow / Father and Son / Tuesday’s Dead / Miles from Nowhere
  • 1971 : Tuesday’s Dead
  • 1971 : Peace Train / Where Do the Children Play? / Morning Has Broken / Glad I’m Alive
  • 1972 : Can’t Keep It In
  • 1972 : Sitting / Crab Dance - Can’t Keep It In / Crab Dance
  • 1973 : The Hurt / Silent Sunlight / Oh Very Young / 100 I Dream
  • 1974 : Oh Very Young / 100 I Dream
  • 1974 : Another Saturday Night
  • 1974 : Ready
  • 1975 : Two Fine People / A Bad Penny
  • 1976 : Banapple Gas / Ghost Town Banapple Gas / Ghost Town
  • 1976 : Land O’ Freelove and Goodbye
  • 1977 : (Remember the Days of the) Old Schoolyard
  • 1977 : Was Dog a Doughnut
  • 1979 : Bad Brakes
  • 1979 : Last Love Song
  • 1979 : Randy

Sous le nom de Yusuf Islam

Albums studio

  • 1995 : The Life of the Last Prophet (en)
  • 2006 : An Other Cup
  • 2009 : Roadsinger
  • 2014 : Tell ‘em I’m Gone
  • 2017 : The Laughing Apple
  • 2020 : Tea for the Tillerman 2 (Ré-enregistrement 2020 de l'album sorti en 1970 pour son 50ème anniversaire)

Singles

  • 1995 : The Life of the Last Prophet
  • 1998 : I Have No Cannons that Roar
  • 1999 : Prayers of the Last Prophet
  • 2000 : A Is for Allah
  • 2001 : Bismillah
  • 2002 : In Praise of the Last Prophet
  • 2003 : I Look I See
  • 2003 : Night of Remembrance
  • 2005 : Indian Ocean
  • 2006 : Footsteps in the Light
  • 2008 : I Look, I See 2
  • 2017 : The Laughing Apple

Notes et références

  1. (en) « Cat Stevens - A musical journey », sur BBC Radio 2, 5 janvier 2001 (consulté le 16 septembre 2014)
  2. « Cat Stevens: "J'ai toujours composé dans l'urgence" - L'EXPRESS », 6 mai 2011
  3. Stéphane Davet, « Chanteur et croyant, Cat Stevens réconcilié », Le Monde,‎ 21 mai 2011 (lire en ligne, consulté le 10 septembre 2020).
  4. Biographie de Patti D’Arbanville sur pattidarbanville.com [lire en ligne]
  5. « Cat Stevens : "Je suis dans une période très créative" (interview) - leJDD.fr », 22 mai 2011
  6. (en) Cat Stevens returns to recording, article du 17 mai 2006 sur le site de la BBC
  7. (en) https://www.riaa.com/goldandplatinum.php
  8. (en) Religion : Cat Stevens - Salon.com, 14 août 1999
  9. Le Figaro.fr
  10. « Rock And Roll Hall Of Fame 2014 : la cérémonie », sur OÜI FM (consulté le 10 septembre 2020).

Annexes

Liens externes

Dernière modification de cette page 05.10.2020 09:14:44

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