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Musicien

Neil Young

Date de naissance 12.11.1945 à Toronto, Ontario, Canada

Neil Young

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Neil Percival Young, O.C., né le 12 novembre 1945 à Toronto, est un chanteur et guitariste de folk, country et rock canadien. Son apogée de popularité se situe au début des années 1970 avec les albums After the Gold Rush et Harvest et son rôle dans le groupe Crosby, Stills, Nash and Young.

La musique de Neil Young est reconnaissable par sa voix souvent haut-perchée et la guitare omniprésente. Les chansons relèvent de genres bien distincts : un folk rock acoustique mâtiné de country avec des chansons comme Heart of Gold ou Long May You Run ; mais aussi une forme de hard rock et grunge avant l'heure, musique lancinante et hypnotique aux guitares saturées que l'on retrouve dans Cinnamon Girl, Southern Man ou Rockin' in the Free World, souvent associé avec Crazy Horse, le groupe qui l'accompagne une grande partie de sa carrière. Il s'est aussi aventuré dans d'autres genres musicaux (musique électronique, noise rock et rockabilly).

Biographie

Neil est le fils du journaliste et nouvelliste canadien Scott Young[1],[2].

Les débuts : Buffalo Springfield

Au tout début de sa carrière, Neil Young, vivant à Winnipeg, Canada, avait joué dans The Squires. Le succès avait été très relatif. Il a plus tard joué en solo au Canada. C'est en arrivant aux États-Unis, en Californie, en 1965, que le jeune homme est apparu sur la scène musicale internationale, à Los Angeles, avec le groupe Buffalo Springfield. Ce groupe de folk rock était initialement composé par Neil Young, Stephen Stills, Richie Furay, Jim Messina - qui serait plus tard avec le duo Loggins & Messina -, Dewey Martin et Bruce Palmer. De 1966 à 1968, ils ont enregistré trois albums.

Une carrière solo

En 1968, Young entame une carrière solo et réalise un premier album folk rock : Neil Young.

Avec son groupe Crazy Horse, il enregistre un deuxième disque Everybody Knows This Is Nowhere, puis After the Gold Rush (1970). Les trois musiciens de Crazy Horse (Danny Whitten, Ralph Molina et Billy Talbot) formaient depuis 1962 le noyau dur des Rockets, un groupe de bar, avant que Young ne les recrute pour une tournée et son deuxième album solo. À ce jour, Crazy Horse a accompagné Neil Young sur onze de ses albums et dans de nombreuses tournées.

En 1969 Neil Young rejoint le trio Crosby, Stills and Nash et apparaît au festival de Woodstock mais refuse d'être filmé. Ensemble, ils sortent peu après l'album Déjà Vu (1970). Depuis cette période ils collaborent ensemble épisodiquement ; ils ont produit 4 albums en commun.

En 1972, il rassemble des musiciens de studio de Nashville sous le nom de Stray Gators pour enregistrer l'album Harvest pour lequel il obtient un succès phénoménal (numéro 1 aux États-Unis et au Royaume-Uni). En France, Neil Young reçoit pour cet album le prix de l’Académie Charles-Cros.

La période noire

Affecté par le décès de Danny Whitten en 1972, par le handicap de son fils et par sa dépendance à la cocaïne, Neil Young sombre dans une dépression. De plus, il souffre de crises d’épilepsie. Durant cette période, il enrichit sa discographie d'albums empreints d'un pessimisme sombre : Time Fades Away (1973), On the Beach (1974) et Tonight's the Night (1975).

Après Zuma (1975), tout semble aller mieux et paraissent d'autres albums : American Stars 'n Bars (1977), Comes a Time (1978), Rust Never Sleeps et Live Rust (1979). En 1975, Young reçoit du guitariste Grant Boatright une Martin D-28 qui l'accompagne par la suite sur la plupart des titres acoustiques. Il rencontre Pegi Young en 1974 et se marie avec elle quatre ans plus tard.

Après la sortie de Live Rust en 1979, il prend du recul avec la musique pour mieux se consacrer à sa vie privée, en particulier à son deuxième fils, souffrant comme l'aîné d'un handicap grave. Il continue cependant d'enregistrer des albums, Hawks and Doves (1980) et Re-ac-tor (1981).

Contrat avec Geffen

En 1982, Neil Young signe un nouveau contrat avec David Geffen. Il était lié avec Reprise depuis son premier album solo. Geffen lui promit une liberté artistique totale... et refusa l'album "Island In The Sun" au profit de Trans. Le public et les critiques sont déconcertés par cet album électronique. Le suivant fut à nouveau refusé par Geffen, le prétextant trop country et pas assez rock'n' roll. En réaction Neil Young fit un album rockabilly, Everybody's Rockin' (1983).

En 1985 il sort l'album Old Ways. La même année il cofonde le concert de charité Farm-Aid pour venir en aide aux agriculteurs américains. Sortent ensuite les albums Landing on Water (1986) et Life (1987). Neil Young fait en 1993 une compilation de la période "Geffen" : Lucky Thirteen qui compte cinq inédits. C'est sa deuxième anthologie depuis Decade en 1977. La période Geffen a été pour le Canadien l'ère du « n'importe quoi », incapable de retrouver la grande flamme rock. Elle a été cependant pour lui un moment de liberté créatrice, et probablement, au sortir de la fabuleuse décennie 70, un temps de « calme » et de retour aux sources. Les albums Old Ways et celui sonnant rock'n'roll sont là pour le rappeler.

Retour aux racines

Après l'album Life, il signe avec Warner Brothers et retourne à Reprise Records. En 1988 paraît This Note's for You, puis Freedom (1989), Ragged Glory (1990) et Harvest Moon (1992).

Sleeps with Angels sorti en 1994 est hanté par la mort de Kurt Cobain. Dans sa lettre posthume Cobain cite Hey Hey, My My de Young : "It's better to burn out than to fade away" (Mieux vaut se cramer intensément que s'éteindre à petit feu). Young en est bouleversé d'autant que les deux artistes s'appréciaient beaucoup et que cette mort ressemble terriblement à celle, vingt ans plus tôt, de Danny Whitten[3].

Paraissent ensuite Mirror Ball avec Pearl Jam (1995), Broken Arrow (1996), Silver & Gold (2000), Are You Passionate? (2002), Greendale (2003), Prairie Wind (2005) et Living with War (2006). Ce dernier disque est un manifeste anti-Bush particulièrement corrosif.

En 2005, il fait une rupture d'anévrisme, sans conséquences notables.

Depuis des années, Neil Young a l'intention de publier ses Archives avec de très nombreux titres inédits ou enregistrés en concert. Le projet comporte de nombreux CD, regroupés, pour la plupart, sous forme de coffrets. Le premier coffret (volume 1) est paru en 2009 avec sept CD (sur les pochettes, il est précisé "NYA", Neil Young Archives).

Chrome Dreams II (2007), est dans la lignée des albums mélangeant les ballades folk rock et les compositions plus électriques. Dans cet album figure Ordinary People qui dure plus de 18 minutes. Cette chanson, enregistrée il y a plus de 20 ans à l'époque de l'album This Note's for You, était restée inédite.

En 2009, Neil Young publie Fork in the Road, un concept album autour de sa Lincoln Continental, une voiture modifiée pour ne consommer que des énergies alternatives. En 2010 sort Le Noise, album expérimental produit par Daniel Lanois.

Il a interprété Long May You Run lors de la cérémonie de clôture des J.O. d'hiver de Vancouver 2010.

Il retrouve le Crazy Horse en 2012 pour Americana, une compilation de reprises de chansons folkloriques américaines. Psychedelic Pill, un album plus traditionnel enregistré lui aussi avec le Crazy Horse, sortira plus tard dans l'année.

En 2014 sort un album de reprises intitulé A Letter Home sur le label Third Man Records. Jack White apparaît sur deux chansons[4].

En 2015 Young annonce la sortie d'un album politiquement engagé contre la firme Monsanto.

Vie privée

En 1970, à l'âge de 25 ans, Neil achète une propriété de 60 hectares au nord de la Californie. Il décide de l'appeler Broken Arrow Ranch (le ranch de la Flèche Brisée). Dès qu'il emménage, il compose Old Man[5]. Neil Young est un passionné d'automobiles, qu'il entrepose dans Feelgood, son garage. Elles portent chacune un nom. La pièce maîtresse de sa collection est une Buick Skylark 1953 numéro de série un, la première à être sortie de l'usine[6]. Son premier corbillard, que Neil appela Mortimer Hearseburg -alias Mort'- un modèle Buick 1948, lui fut offert par sa mère Rassy alors qu'il avait 18 ans[7].

Hanks (en hommage à Hank Williams) est une Cadillac décapotable bleu ciel modèle 1949, qui apparaît dans le clip tourné pour la chanson Harvest Moon[8].

Une Lincoln Continental 1958 lui fut offerte par Pegi à l'occasion de son anniversaire. Cette auto destinée à être utilisée pour pièces détachées sera baptisée Miss Pegi par Neil.

Neil Young roule régulièrement dans une Lincoln Continental 1959, animée par un moteur hybride expérimental[9]. Cette voiture appelée la Lincvolt possède un générateur alimenté par la biomasse (déchets organiques naturels)[10]. La voiture va être sérieusement endommagée dans un incendie en 2010, puis remise en construction. Les ailes et le capot de Miss Pegi seront alors très utiles[11].

Neil Young a possédé un bus Flxible (en) 1960 qu'il appela Sam. Mais il aura également un bus célèbre appelé Emily Flowers par son décorateur Roger Somers. Neil écrit au sujet de ce véhicule : « Les gens qui ont connu ce bus ne l'oublieront jamais. C'était tout simplement le bus le plus délirant de l'histoire »[12]. Cet énorme mobile home sera rebaptisé Pocahontas par Neil, mais sera détruit dans un incendie. Les restes seront ramenés au ranch et Neil les enterrera au milieu des eucalyptus. Puis il en reconstruira un autre qui servira -entre autres- à la tournée 2011 du Buffalo Springfield reconstitué pour l'occasion[13].

Neil Young est également passionné par les trains modèles réduits de marque Lionel et possède un immense circuit installé dans une grange[14].

Neil Young investit beaucoup d'argent dans sa startup PureTone. Son but est de créer ce qu'il appelle « l'étalon or pour le son ». PureTone utilise une fréquence d'échantillonnage de 192 kHz et à terme 384 kHz. PureTone est rebaptisé Pono en 2011.

Le 29 juillet 2014, Neil Young a déposé une demande de divorce d'avec Pegi[15].

Films

Sous le pseudonyme de « Bernard Shakey », Young a réalisé quatre films : le documentaire Journey Through the Past (1972), le concert filmé Rust Never Sleeps (1979) et les films de fiction Human Highway (1982) et Greendale (2003).

Le réalisateur Jonathan Demme a produit plusieurs documentaires : Heart of Gold en 2006, Neil Young Trunk Show en 2009, puis en 2011 Journeys Neil Young. Jim Jarmusch a lui aussi réalisé un documentaire intitulé Year of the Horse.

Neil Young est le compositeur et l'interprète de la bande originale du film Dead Man de Jim Jarmusch.

La bande originale du film Des fraises et du sang (1970), réalisé par Stuart Hagmann comprend 3 titres composés par Neil Young, deux issus de sa carrière solo et l'un au sein du groupe Crosby, Stills, Nash and Young. On peut retrouver deux de ces titres dans le film Mange, prie, aime (2010) de Ryan Murphy.

Honneurs

Artiste honoré à plusieurs reprises, il est entré au Canadian Music Hall of Fame et au Rock and Roll Hall of Fame, ainsi qu'au classement des « plus grands artistes rock » de la chaîne de télévision américaine VH1, publié en 2000, à la trentième position. En 2007, dans le livre The Top 100 Canadian Albums, écrit par l'auteur et amateur de musique Bob Mersereau qui a sondé six cents musiciens, critiques, disc-jockeys et disquaires pour établir un classement des cent meilleurs albums canadiens[16], l'album Harvest de Neil Young arrive en 1re position.

En 2003, Rolling Stone magazine place six albums de Neil Young parmi les cinq cents meilleurs albums et Young parmi les cent meilleurs guitaristes de tous les temps (83e)[17]. En décembre 2011, Rolling Stone le classe dix-septième meilleur guitariste de tous les temps lors de la réactualisation de leur liste, ce qui montre que Neil Young continue d'impressionner par son jeu de guitare et qu'il demeure un artiste de premier plan.

Selon des critiques, les solos de guitare de Young dans Cinnamon Girl, Cortez the Killer, ainsi que Down by the River figurent parmi les solos essentiels de l'histoire du rock[18].

Myrmekiaphila neilyoungi est le nom d'une mygale nommée ainsi en hommage à Young.

Un protagoniste de la bande dessinée Scott Pilgrim (qui se passe à Toronto) se fait appeler « Young Neil ».

Discographie

Filmographie

  • Acteur
    • Human Highway (1982) de Dean Stockwell
  • Interprète
    • Heart of Gold (2005) de Jonathan Demme
    • Year of the Horse (1997) de Jim Jarmusch
    • La Dernière Valse (The Last Waltz) (1978) de Martin Scorsese
  • Réalisateur
    • Greendale (2003)
    • Human Highway (1982)
    • Journey Through the Past (1972)
  • Compositeur
    • Dead Man (1995) de Jim Jarmusch
    • Philadelphia (1993) de Jonathan Demme (le seul titre Philadelphia).
    • Human Highway (1982) de Dean Stockwell
    • Where the Buffalo Roam (1980) de Art Linson
    • Garçonne (1980) de Dennis Hopper

Publication

  • Neil Young, (trad. Bernard Cohen, Abel Gerschenfeld), Une autobiographie, Paris, Éditions Robert Laffont, 2012, 552 p. (ISBN 978-2-221-13317-0)

Références

  1. Décédé en 2005
  2. (en) McDonough, Jimmy (2002). Shakey: Neil Young's Biography. New York City, NY: Random House. (ISBN 978-0-679-42772-8). OCLC 47844513
  3. Olivier Nuc, Neil Young, Librio musique, 2002 (ISBN 978-2-290-31597-2), p. 64
  4. (en)Jack White to appear on two tracks on new Neil Young Album, New Musical Express, 13 mars 2014
  5. Neil Young, Une autobiographie (Robert Laffont), p. 112
  6. Neil Young, Une autobiographie (Robert Laffont), p. 17
  7. Neil Young, Une autobiographie (Robert Laffont), p. 6
  8. Neil Young, Une autobiographie (Robert Laffont), p. 127-130
  9. « Neil Young fills up LincVolt, back from the dead, with cellulosic ethanol »
  10. Biomass to Liquide
  11. Neil Young, Une autobiographie (Robert Laffont), p. 100
  12. Neil Young, Une autobiographie (Robert Laffont), p. 93
  13. « Neil Young's Tour Bus 6-4-11 »
  14. « Neil Young with his toy trains »
  15. « Neil Young Files for Divorce From Pegi Young, Wife of 36 Years », sur Rolling Stone, 26 août 2014 (consulté le 27 août 2014)
  16. « Les cent meilleurs albums canadiens : Harvest de Neil Young en tête »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Showbizz.net, le 18 octobre 2007.
  17. Rolling Stone Hors-série Guitare no 5, décembre 2009.
  18. Guitar World's Greatest Guitar Solos

Bibliographie

  • Neil Young, encore et toujours sur la route in L'envers du rock de Nick Kent Éditions Austral, 1996.
  • Jean-Do Bernard, Neil Young, en remontant la rivière, Alternatives/Parallèles, 1997 (ISBN 2-86227-118-7)
  • Dictionnaire du rock sous la direction de Michka Assayas, article Young Neil rédigé par Yves Bigot et Michel Houellebecq, Éditions Robert Laffont Bouquins, 2000.
  • Alexis Petridis, Neil Young, le solitaire de Topanga, Camion blanc, 2001 (ISBN 978-2-910196-25-7)
  • Jimmy McDonough, Shakey, Anchor, 2003, 786 p. (ISBN 978-0679750963)
  • Jean-Do Bernard, Neil Young, Rock 'n Roll Rebel?, Camion blanc, 2011 (ISBN 978-2-35779-136-7)
  • Daniel Durchholz et Gary Graff, Neil Young, Long May You Run - L'Histoire illustrée, Éditions Place des Victoires, 2011 (ISBN 978-2-8099-0431-4)
  • Neil Young, Une autobiographie (Wacing Heavy Peace), Robert Laffont, 2012 (ISBN 978-2-221-13317-0)

Voir aussi

Liens externes

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