Giovanni Pierluigi da Palestrina

Date de naissance 2.2.1525 à Plalestrina, Lazio, Italie

Date de décès 2.2.1594 à Roma, Lazio, Italie

Giovanni Pierluigi da Palestrina

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Giovanni Pierluigi da Palestrina, né à Palestrina (en latin : Praeneste) près de Rome, en 1525 ou 1526 et mort le 2 février 1594 à Rome, est un compositeur italien.

Biographie

Palestrina est le nom de sa ville natale, près de Rome, qu'il prendra comme patronyme. Giovanni Pierluigi da Palestrina a passé la plus grande partie de sa vie à Rome. Les documents dans lesquels il est répertorié en tant que choriste à la Basilique Sainte-Marie-Majeure laissent penser qu'il s'est rendu pour la première fois à la Ville Éternelle en 1537, vers l'âge de 11 ou 12 ans, pour y être formé en tant qu'enfant de chœur (jeunes garçons recevant une formation complète de chanteurs dans le chœur — professionnel — de l'église).

Il fit ses études sous les ordres du maître de chapelle Giacomo Coppola (1538), puis des Français Robin Mallapert et Firmin Lebel (ce dernier, à partir de 1540). Il existe une rumeur qui affirme que le musicien huguenot Claude Goudimel a enseigné à Palestrina. Cette rumeur date du XIXe siècle, mais, d'après des études récentes, Goudimel n'a jamais été à Rome.

En 1544 – 1551, Palestrina a été organiste de l'église principale de sa ville natale, et dans la dernière année devint maestro di cappella (maître de chapelle) de la Basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome.

En 1550, l'évêque de sa ville est élu pape sous le nom de Jules III et l'invite à le suivre au Saint-Siège, impressionné par ses premières compositions, un recueil de messes polyphoniques : il est nommé directeur de musique de la basilique Saint-Pierre de Rome. C'est le premier livre de messes polyphoniques écrites par un compositeur italien de souche, la plupart des compositeurs de musique sacrée en Italie à cette époque venant des Pays-Bas, de France ou d'Espagne. En fait, ce recueil est encore sous l'influence d'un ouvrage précédent, publié par Cristóbal de Morales, et les gravures de la couverture sont presque les mêmes que celles qu'on trouve sur le livre du musicien espagnol.

L'un des successeurs du pape Jules III, l'austère réformateur Paul IV, exige la démission de tous les chanteurs ayant été mariés ou ayant écrit des œuvres profanes (madrigaux), ce qui est le cas de Palestrina. Il quitte donc le service du Saint-Siège et prend successivement la direction musicale de Saint-Jean-de-Latran, puis de Sainte-Marie-Majeure. En 1566 il est maître de chapelle du 'Séminaire romain' nouvellement fondé et confié aux Jésuites.

En 1571, il retourne à Saint-Pierre de Rome et y reste jusqu'à la fin de sa vie. Les années 1570 sont difficiles au niveau personnel: il perd son frère, ses deux fils, et sa femme, victimes de la peste (respectivement en 1572, 1575 et 1580). Il prend alors la décision de devenir prêtre. Cependant il préfère se marier à nouveau, et cette fois à une riche veuve, ce qui lui permet une indépendance financière qu'il ne connaissait pas comme maître de chapelle. Il peut ainsi composer à profusion jusqu'à sa mort, à l'âge de 68 ans ; il est alors reconnu par tous les musiciens de son temps. Il est inhumé dans la basilique Saint-Pierre de Rome (1594).

Au XIXe siècle, Victor Hugo et une certaine mentalité romantique le considéreront, avec une emphase coutumière aux auteurs de cette période, comme le père de toute la musique sacrée catholique, sinon chrétienne. Au tout début du XXe siècle (dans la lettre Motu proprio de 1903), le Vatican en fera une référence pour les compositions musicales religieuses. Plusieurs musiciens s'inspirèrent de l'esprit (et parfois de la lettre) de ces directives établies en collaboration avec le compositeur Lorenzo Perosi. En toute logique, cette lettre affirme au préalable que le chant grégorien doit retrouver sa place dans les églises catholiques. Comme tant d'autres à cette époque, Palestrina avait utilisé des teneurs grégoriennes comme principe d'écriture (comme « cantus firmus ») dans nombre de ses compositions musicales. Ses messes-parodies reprenaient elles aussi les habitudes de l'époque (cette dénomination signifiait simplement qu'elles développaient un motet, ou un fragment de motet, et non plus une simple teneur).

Palestrina avait également appliqué les réformes décidées par le Concile de Trente : les cardinaux Charles Borromée et Vitellozo Vitelli, réunis pour réviser les statuts de la chapelle pontificale, avaient voulu obtenir l'intelligibilité des paroles et une musique en rapport intime avec le texte[1].

Principales œuvres

  • 104 messes (de 4 à 8 voix) :
    • 43 d'entre elles sont construites sur un « cantus firmus », par exemple la Missa Aeterna Christi Munera (Messe « Les Présents éternels du Christ »), la Missa Iste Confessor (Messe « Ce Confesseur »), la Missa Ecce sacerdos magnus (Messe « Voici le grand prêtre »), et les messes Veni Creator, Lauda Sion, Regina Cœli, etc. ;
    • 30 autres messes sont construites sur des fragments de motets ou sur des madrigaux de Palestrina ou d'auteurs contemporains (par ex. Assumpta est, O magnum mysterium, O sacrum convivium, et Io mi son giovinetta (« Je suis une jeune fille »), sur un madrigal célèbre de Domenico Ferrabosco) ;
    • 4 autres le sont sur des chansons populaires, comme L'Homme armé, Je suis déshéritée, et la Missa Papae Marcelli (« Messe du Pape Marcel »), sans doute la plus connue de ses messes et qui était habituellement chantée lors de la cérémonie de couronnement des papes ;
    • 5 autres sont écrites en canon, comme la messe Ad fugam qui réalise un tour de force contrapuntique avec ses deux canons à la quarte superposés ;
    • Les autres messes sont composées sur des thèmes originaux, ou d'auteurs inconnus, comme la messe Quando lieta sperai (« Quand, joyeuse, tu espères »), ou la messe Quale è il più grand' amor (« Quel est le plus grand amour »).
  • 375 motets, dont les Impropères du Vendredi saint (de 4 à 12 voix).
  • 66 offertoires (à 5 voix).
  • 35 Magnificat (de 4 à 6 voix).
  • 8 litanies (de 3 à 8 voix).
  • 4 cycles de Lamentations de Jérémie (de 3 à 8 voix).
  • 14 psaumes et cantiques (de 4 à 8 voix).
  • 52 hymnes (à 4 voix).
  • Stabat Mater à double chœur.
  • 56 madrigaux spirituels.
  • 91 madrigaux profanes.
  • 9 ricercari pour orgue.

Discographie

  • Tu es Petrus ; Messe du Pape Marcel ; introitus ; kyrie ; gloria ; graduale ; credo ; offertorium ; sanctus ; agnus Dei I-II ; communio, avec les propes grégoriens pour les fêtes de Saint-Pierre et Saint-Paul, par The London Ambrosiam Singers dirigés par John McCarty (1919-2009), Belvedere, série V/G.

Notes et références

  1. Marc Honegger, Dictionnaire de la musique, Paris, Bordas, 1979. Article « G.P. da Palestrina »

Annexes

Bibliographie

  • Jean-François Gautier, Palestrina, ou l'esthétique de l'âme du monde, Actes Sud, 1994.
  • Lino Bianchi, Giovanni Pierluigi da Palestrina, Fayard, 1994.
  • Véronique Largue, Giovanni Pierluigi de Palestrina, Fayard, 2003.
  • William Dongois (dir.), Semplice ou passeggiato : Diminution et ornementation dans l'exécution de la musique de Palestrina et du stile antico, Droz - Haute école de musique de Genève, 2014, 336 p. (ISBN 978-2-600-01868-5)

Liens externes

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